Un trajet personnel
une Communauté de Guérison
L'Histoire de Waseskun
La Maison Waseskun voit le jour en 1988, fondée dans le quartier de Pointe-Saint-Charles, à Montréal. À ses débuts, elle fonctionne comme maison de transition pour hommes autochtones en processus de réinsertion, entre 1988 et 1992. Deux jours avant son ouverture officielle, un incendie majeur frappe le bâtiment. Malgré cet obstacle, une mobilisation rapide et collective permet de réparer les lieux à temps. L’inauguration est marquée par un moment fort : la performance d’une troupe de danse autochtone de renommée mondiale, en escale à Montréal avant leur tournée européenne.
En 1992, la Maison déménage dans le quartier Saint-Henri, toujours à Montréal, où elle demeure jusqu’en 1999. Cette période est marquée par plusieurs initiatives innovantes visant à renforcer l’autonomie et l’employabilité des Résidents. Entre 1996 et 1998, le programme des Déménageurs Waseskun est mis sur pied pour offrir des emplois temporaires et valorisants aux hommes en transition. Le projet est soutenu par Entreprise Autochtone Canada.
En 1997, Waseskun lance le Réseau Waseskun, une plateforme de communication avant-gardiste pour l’époque. Ce réseau relie plusieurs partenaires économiques et institutionnels, dont Air Creebec, Cree Construction, la Banque Royale du Canada, Hydro-Québec, Imperial Tobacco et Metro. À travers ce réseau, Waseskun développe des liens solides avec les milieux autochtones et non autochtones, dans une perspective de collaboration et d’ouverture.
Un tournant important survient en septembre 1998, lorsque Waseskun fait l’acquisition d’un terrain situé à Saint-Alphonse-Rodriguez, en pleine nature. Ce nouvel emplacement répond à un besoin fondamental : reconnecter les Résidents à la terre, à leur culture et à leur spiritualité. En février 1999, le centre s’y installe officiellement.
Quelques mois plus tard, en juin 1999, le nouveau site accueille un grand rassemblement spirituel. Pendant une semaine, plus de 600 personnes – Aînés, familles, partenaires et membres de différentes communautés – se réunissent pour célébrer, partager et poser les bases de ce que deviendra le Centre de Guérison Waseskun.
En 2001, Waseskun consolide sa reconnaissance à l’échelle nationale en accueillant une session de formation destinée à une trentaine d’Agents de liaison autochtones du Service correctionnel du Canada (connus à l’époque sous l’acronyme OLI).
La même année, un moment-clé survient avec la signature du premier accord en vertu de l’article 81 du Règlement sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition. Cet accord officialise le statut de Waseskun comme établissement de guérison autochtone autorisé à accueillir des hommes sous responsabilité fédérale.
Depuis, Waseskun n’a cessé de croître et d’approfondir son approche holistique. Le Centre allie guérison spirituelle, accompagnement thérapeutique, réinsertion communautaire et revitalisation culturelle, devenant un lieu de transformation profonde pour les hommes qui y séjournent.